Libellés

jeudi 31 mai 2018

La Descente d'Orphée aux Enfers par l'ensemble Correspondances


Des verts pâturages à la vallée de l'ombre de la mort...

Le mythe d'Orphée a inspiré poètes, dramaturges et musiciens. Près d'une cinquantaine d'opéras ont été composés sur le destin tragique du poète thrace. L'Orfeo de Monteverdi (1607), l'Orfeo de Luigi Rossi (1647), Orfeo ed Euridice de Christoph Willibald Gluck (1762), l'Anima del Filosofo de Joseph Haydn (1791) sont des représentants particulièrement fameux. La Descente d'Orphée aux Enfers de Marc Antoine Charpentier date de 1686 et a les dimensions modestes d'un opéra de chambre. Avec la cantate Orphée descendant aux Enfers H 471, composée en 1684, cet opéra représente sans doute une des premières incarnations du mythe d'Orphée par un compositeur français et une intéressante interprétation de ce mythe en cette fin de Grand Siècle. Rappelons que Marc-Antoine Charpentier, au moment de composer son opéra, était encore au service de Marie de Lorraine, Duchesse de Guise ainsi que du Grand-Dauphin. C'est d'ailleurs chez ce dernier que l'opéra fut représenté. A la mort de la duchesse de Guise (1688), Charpentier passa au service des Jésuites et devint maître de musique au collège Louis le Grand, ce qui ne l'empêchera pas de composer d'autres ouvrages lyriques parmi lesquels son prodigieux David et Jonathas (1688), drame sacré, exaltant la royauté de droit divin. La composition et la représentation de tragédies lyriques par Marc-Antoine Charpentiern devinrent possibles après la mort de Jean-Baptiste Lully. Ce dernier avait acquis un monopole qui interdisait à toute personne de faire chanter aucune pièce entière, en vers français ou en autre langue, sans l'autorisation écrite du Sieur Lully. Médée, grande tragédie de Marc-Antoine Charpentier, sera créée en 1693, mais, jugée trop difficile, n'aura pas le succès escompté.

Louis, dauphin de France par Hyacinthe Rigaud (1688)

Tandis que Daphné, Oenone et Aréthuse, les compagnes d'Eurydice, célèbrent dans un vert bocage, du poète Orphée et de la dryade Eurydice, le charmant assemblage, cette dernière, piquée par un serpent, meurt. Désespéré, Orphée est encouragé par son père Apollon, de descendre aux Enfers. Ayant échappé par sa lyre à la surveillance de Cerbère, Orphée réussit par la beauté de son chant à émouvoir Proserpine et finalement Pluton. Il lui est permis de sortir triomphant de l'empire des ombres, Eurydice suivant ses pas, tandis que les habitants des enfers, charmés par le poète, se lamentent de son départ.

Ainsi l'opéra s'achève avec le départ d'Orphée et Eurydice des Enfers. Les péripéties dramatiques qui suivent sont absentes de la partition de Charpentier, notamment la seconde mort d'Eurydice (version de Monteverdi) et la mort d'Orphée, déchiré par les bacchantes (version particulièrement pessimiste de Haydn), ou bien l'union définitive des deux époux (lieto fine chez Gluck et Ferdinando Bertoni). On a émis l'hypothèse qu'un troisième acte aurait été prévu par le compositeur mais non réalisé, on a aussi suggéré que ce troisième acte aurait été perdu. Toutefois tel qu'il nous est parvenu, l'opéra est cohérent et s'accorde parfaitement à son titre. La fin a un caractère conclusif tout à fait satisfaisant. Elle laisse au spectateur-auditeur la liberté d'imaginer la suite qui lui convient.

La mort d'Orphée, 5ème siècle avant Jésus Christ, Musée du Louvre

Dans cet opéra Marc-Antoine Charpentier exprime des sentiments touchants et sincères. Le premier acte se déroule d'abord dans une ambiance agreste. Le compositeur excelle dans le genre de la pastorale en musique, c'est-à-dire l'évocation de scènes bucoliques où interviennent bergers et bergères.. La mort d'Eurydice donne lieu à une scène très courte (n° 4, une minute à peine) mais tellement émouvante et intense, Orphée, adieu, je meurs, et l'acte se termine par une impressionnante déploration des nymphes et des bergers, Juste sujet de pleurs, malheureuse journée, n° 9. Le deuxième acte, d'une grande densité dramatique, est centré sur les efforts d'Orphée pour adoucir Pluton.. Il n'est pas question ici de scènes démoniaques que d'autres compositeurs (Gluck ou Haydn par exemple) ont développées avec bonheur. Même les Furies (Attendris nos barbares cœurs, n° 14) sont charmées par le chant d'Orphée. Les paroles Ah ! Laisse moi toucher à ma douleur extrême...(n° 19, 21, 23) donnent lieu de la part d'Orphée à des accents particulièrement touchants. Cet épisode est répété trois fois et Pluton finit par être ému d'autant plus que très habilement Orphée rappelle à Pluton le sentiment que le dieu des Enfers éprouva pour Proserpine lorsqu'il enleva cette dernière (Souviens toi du larcin que tu fis à Cérès, n° 23). On est là au cœur d'une oeuvre qui, plus qu'une autre, exprime la puissance de la musique. La conclusion est particulièrement admirable, les habitants des enfers (Ixion, Tantale, Titye, Ombres heureuses, Furies, Coupables...) expriment leur regret de voir partir les deux époux. Jusque là, la musique était essentiellement homophone, elle devient polyphonique à partir des paroles : Tant que nous garderons un souvenir si doux..., n° 25.Tous les instruments se joignent aux voix dans un tutti mélancolique et recueilli dont la plénitude sonore est saisissante. Un postlude instrumental, une sarabande, clôt mystérieusement l'oeuvre. Les instruments jouent constamment un rôle de premier plan, deux violons et deux flûtes accompagnent les voix féminines, trois violes de gambe dessinent de beaux contrepoints à la voix d'Orphée. Le tout est soutenu par un continuo, à la fois efficace et discret.



L'ensemble Correspondances (directeur Sébastien Daucé) fonctionne avec une équipe d'instrumentistes, de chanteurs et de chanteuses attitrés pour chaque concert ou chaque enregistrement. C'est la grande force de ce groupe. Chaque artiste est intégré dans le groupe et adapte la dynamique sonore de sa voix ou de son instrument à l'ensemble. Une sonorité d'un fondu incomparable en résulte. On peut le constater à chacune de leurs prestations, généreusement relayées par les media.
Robert Getchell (haute-contre) donne à Orphée un visage à la fois charmeur et touchant. Sa toute première intervention (Qu'ai-je entendu ? Que vois-je ? N° 4) est fracassante et en quelques secondes exprime toute la densité du personnage et son pouvoir de séduction. J'ai aussi admiré Nicolas Broymans (basse) dans le rôle de Pluton, une diction exceptionnelle (mais on peut en dire autant pour tous les chanteurs de cet ensemble), une voix noble et profonde, digne du ténébreux personnage qu'elle incarne et qui s'adoucit au fur et à mesure que le chant du poète thrace agit. Etienne Bazola (basse taille) dans le rôle d'Apollon impressionne aussi par sa voix hardiment projetée. Davy Cornillot (taille) et Stephen Collardelle (haute-contre) dans celui de Tantale et de Ixion, respectivement, sont tout à fait remarquables. Chez les femmes, Caroline Weynants (dessus) incarne idéalement de sa voix aérienne, la douce et aimante Eurydice, Lucile Richardot (bas-dessus), est tour à tour Arethuse et Proserpine. La contralto, dans ses discrètes interventions, laisse entrevoir son potentiel considérable. Violaine Le Chenadec (Daphné), Caroline Dangin-Bardot (Oenone), Caroline Arnaud (Arethuse, Proserpine), toutes trois dessus, sont à leur avantage dans ces rôles de nymphes qui exigent des voix pures et fraiches. Le choeur (à trois, quatre, cinq, voire à six parties) est formé par les dix soliste cités, c'est dire combien ces artistes qui savent faire entendre leur voix quand il le faut, sont capables aussi de se fondre dans la masse pour n'en former qu'une seule.
Les instrumentistes sont tous, toutes, à louer et un régal pour l'oreille. Une remarque au sujet des deux excellentes violonistes qui sera peut-être un truisme pour certains, ces artistes jouent comme il se doit avec des violons baroques munis de cordes en boyaux nus, sans mentonnière et sans coussin, l'instrument posé sur la clavicule. Les sons qu'elles produisent sont d'une céleste douceur et d'une infinie séduction, le tout sans vibrato, simple constatation qui m'émerveille chaque fois. Les autres instrumentistes sont à la hauteur de l'enjeu, les trois basses de violes sont un ravissement pour l'oreille, la basse de violon et le clavecin apportent un soutien sans faille à l'harmonie, les délicieuses flûtes à bec nous transportent dans un vert bocage. Une place de choix est réservée aux deux théorbes qui évoquent le luth du poète. L' orgue sous les doigts experts de Sébastien Daucé, apporte ses touches discrètes.

Cette merveille fera découvrir un aspect peu connu du génie d'un des plus grands musiciens du 17ème siècle. A son écoute, on en vient à regretter que Marc-Antoine Charpentier n'ait pu d'avantage s'exprimer dans ce genre musical pour lequel il était tellement doué.


lundi 7 mai 2018

Germanico in Germania de Porpora


La clémence de Germanicus

Les labels discographiques boudent encore les opéras de Nicola Porpora (1686-1768). Semiramide riconosciuta, version de 1729, avait été représenté au festival d'opéra baroque de Beaune en 2011 (1) mais n'a pas donné lieu à un enregistrement. Les CDs, Arianna in Nasso (Bongiovanni) et Orlando (K 617) semblent désormais épuisés. La publication de Germanico in Germania par le label Decca, 284 ans après sa création à Rome en 1732, vient donc combler une lacune. Grâce à Germanico in Germania, les mélomanes peuvent ajouter Nicola Porpora au deux célébrissimes compositeurs d'opéras que sont Antonio Vivaldi et Georg Friedrich Haendel. Si Vivaldi, né en 1678, est un peu plus âgé, Haendel et Porpora, nés en 1685 et 1686, respectivement, sont donc quasiment contemporains et la comparaison devient inévitable. Cette comparaison est passionnante car elle montre que ces trois compositeurs sont complémentaires et, en même temps, présentent des caractéristiques bien spécifiques. A Vivaldi revient une invention mélodique et une audace harmonique étonnantes. Les dissonances, les accords risqués, les rythmes étranges sont présents dans toutes ses œuvres y compris les plus modestes. Un souffle dramatique puissant et un caractère épique règnent sur l'oeuvre vocale de Haendel (oratorios et opéras). Chez Porpora, on admire d'emblée la perfection de l'écriture, la vocalité exceptionnelle des mélodies et une virtuosité transcendante. De plus cette musique est soutenue par un orchestre brillant donnant aux instruments à vents une place de choix.

Portrait de Nicola Antonio Porpora par un peintre inconnu.

C'est Porpora qui m'a appris à composer pour la voix..., dira plus tard Joseph Haydn de Porpora qui fut, à la fois, son patron et son professeur de musique dans les années 1755. On a là un passage de relai exemplaire et unique entre un chef de file de l'art baroque et un futur champion du classicisme. A l'écoute de cet opéra et tout particulièrement de sa sinfonia liminaire, on est frappé par des ressemblances avec maintes œuvres du début de la carrière de Haydn. Ce dernier n'oubliera pas le traitement audacieux des deux cors dans la sinfonia et on retrouvera une ambiance similaire dans l'adagio de sa symphonie n° 52 en si bémol majeur.

San Gennaro all'olmo, l'église de Naples où fut baptisé Porpora, photo Luca Aloss

L'argument de Germanico in Germania repose sur un fait historique, la révolte d'un chef de guerre germain Arminio (Arminius) contre le général romain Germanico (Germanicus, 15 av. J.-C. - 19 apr. J.-C.). L'intrigue est corsée du fait que l'épouse d'Arminio, Rosmonda, est la fille de Segeste, un notable romain qui a une autre fille Ersinda. Tandis que Rosmonda est complètement acquise à la cause des Germains, Ersinda et son amant, le capitaine Cecina sont fidèles à l'idéal romain. Arminio, vaincu au combat, est sur le point d'être exécuté et son épouse décide de mourir avec lui, c'est alors que Germanico touché par le courage d'Arminio et de Rosmonda, décide de gracier le chef germain. Ainsi le choeur final célèbrera l'union du Tibre et du Rhin ainsi que la Pax romana.

Ce livret révèle qu'au Siècle des Lumières, on commençait à prendre en considération le sort des peuples vaincus et opprimés. C'est ainsi que le livret de Motezuma, mis en musique par Antonio Vivaldi (1733), puis par Gian Francesco De Majo (1765) et Josef Myslivecek (1771) relatait un épisode dramatique de la conquête du Mexique par Fernando Cortès dans lequel le conquistador espagnol était loin d'être à son avantage (2). Un demi-siècle après Porpora, Giuseppe Sarti avait décrit dans Giulio Sabino, un de ses plus célèbres opéra seria datant de 1781, comment le futur empereur Titus avait exercé sa clémence vis à vis de tribus gauloises rebelles des environs de Langres (3).

Carlo Broschi dit Farinelli, interprète des opéras de Porpora, peint par Giaquinto

Germanico in Germania est l'archétype de l'opéra seria baroque napolitain. Il comporte une alternance régulière d'arias et de récitatifs secs, soit 64 numéros avec en plus trois récitatifs accompagnés, et très peu d'ensembles (un duetto, un terzetto et un choeur minuscule). On est loin de l'opéra baroque du 17ème siècle qui mélangeait le tragique et le comique le plus débridé ainsi que les arias, ensembles, choeurs avec générosité et fantaisie. Chez un compositeur moins doué que Porpora, cette succession d'airs engendrerait inévitablement l'ennui mais Porpora nous étonne par la variété de son inspiration et un tempérament dramatique qui s'exprime puissamment, notamment dans Parto, ti lascio, o cara (n° 40), centre de gravité et climax de l'opéra. De par leur virtuosité, chaque aria donne à l'interprète l'occasion de se surpasser. Tous les airs de l'oeuvre sont bâtis sur le modèle de l'aria da capo : A, A1, B, A', A'1, une structure comportant une double exposition d'un thème A, notablement varié dans sa deuxième mouture A1. Après un intermède de caractère différent B, la rentrée s'accompagne de variations nouvelles des épisodes A et A1. Chacun des épisodes A et B est précédé et suivi d'une ritournelle orchestrale qui réalise avec élégance les transitions entre les épisodes vocaux. Cette structure si propice au bel canto, est idéale pour mettre en valeur un chanteur mais n'est évidemment pas adaptée par son statisme à traduire une situation dramatique en évolution car les mêmes paroles sont mises en musique dans les quatre épisodes A. En fait l'action dramatique réside principalement dans les récitatifs tandis que les airs commentent la situation avec un texte stéréotypé selon la dramaturgie. On aura ainsi des arie di furore, di guerra, di disperazione, di caccia selon les circonstances. Les textes font volontiers appel à la comparaison ou la métaphore (aria di paragone). Une métaphore très prisée par Porpora, ainsi que ses contemporains et successeurs, est celle du navigateur à la barre d'un bateau balloté par une mer démontée, image censée exprimer le trouble d'un protagoniste plongé dans une situation inextricable. L'oeuvre présente regorge d'airs spectaculaires de ce type : Nocchier, che mai non vide l'orror della tempesta (n° 19), chanté par Segeste ou Son quel misero naviglio (n° 26), chanté par Rosmonda avec cor obligé.
Tout cela est très excitant et nous plonge dans un monde baroque qui fait rêver.
Seule faiblesse de cet opéra comme une foule d'autres opéras baroques et classiques, la division en trois actes. Les deux premiers par la beauté des airs et par la densité musicale du terzetto qui termine le deuxième acte, épuisent le ressort dramatique si bien que le troisième acte déçoit, à l'image du choeur final. Cette situation s'accentuera au cours du siècle et peut expliquer l'échec des opéras de Joseph Haydn qui malgré la plus belle musique du monde ne réussiront jamais à s'imposer. Un demi-siècle après la création de Germanico, Domenico Cimarosa, Giovanni Paisiello et surtout Wolfgang Mozart imposeront la division en deux actes, dramatiquement bien plus efficace.



C'est Max Emanuel Cencic (contre-ténor) qui incarne le rôle titre. Ce rôle n'est pas le plus important en nombre d'arias mais Cencic lui confère une profonde signification musicale et une grande dignité par sa voix envoûtante et sa diction d'une parfaite clarté. Sa prestation dans l'étrange aria di paragone Nasce de valle impura vapor (n° 38), génère une atmosphère hypnotique. Ajoutons encore que Cencic est l'un des producteurs de ce CD ainsi que d'une belle compilation d'airs de Porpora publiée par Decca. Mary-Ellen Nesi (Arminio) a le rôle le plus important en nombre d'airs. Cette mezzo-soprano a une voix au timbre chaleureux, convenant aux passages les plus dramatiques comme le magnifique récitatif accompagné, Ingiustissime stelle (n° 28) et l'aria di furore qui suit, Empi, se mai disciolgo (n° 29) en plus elle vocalise avec beaucoup d'art. Je l'attendais dans le magnifique lamento Parto, ti lascio, o cara, sommet de l'opéra...et je fus comblé. Elle fait d'ailleurs partie de mes mezzo favorites du moment. Hasnaa Bennani (Cecina) a une voix au timbre pur et clair, elle excelle dans Serbami amor e fede (n° 44), un air centré sur la beauté mélodique où elle fait passer aussi beaucoup d'émotion. Cette chanteuse ne dédaigne pas non plus l'art de la vocalise et enrichit son chant avec de jolis ornements comme le montre l'air avec deux cors obligés, Se dopo ria la procella (n° 31). Dilyara Idrisova (Rosmonda) a, en tant qu'épouse d'Arminio, un rôle très dramatique qu'elle illustre magistralement par un bel air dans le mode mineur très Sturm und Drang, Dite, che far deggio (n° 52) ? à l'acte III. Jiulia Lezhneva (Ersinda) nous gratifie des pyrotechnies vocales dont elle a le secret. Se possono i tuoi rai (n° 56), au troisième acte, est un festival de trilles, de vocalises ultra rapides, de coloratures et d'intervalles périlleux de un à deux octaves. Ne boudons pas notre plaisir, contentons-nous du meilleur, c'est-à-dire d'une artiste au sommet de son art. Juan Sancho (Segeste) est un ténor vaillant connaissant admirablement ce répertoire comme le montre son aria di paragone Nocchier, che mai non vide l'orror della tempesta (n° 19). La voix est agile et l'articulation et le phrasé sont excellents.

La Capella Cracoviensis, placée sous la direction historiquement informée de Jan Thomasz Adamus, joue sur instruments d'époque. On apprécie les attaques nerveuses et précises des cordes et les rythmes tranchants. L'orchestre sait aussi montrer de la douceur et de la sensualité. Les cors naturels sont à l'honneur dans la sinfonia et dans deux airs et leur timbre puissant et riche est particulièrement délectable. Le continuo est précis et efficace et le théorbe y égrène de jolies notes.

Voilà un enregistrement captivant par la beauté de la musique et la valeur exceptionnelle des chanteuses et chanteurs. que l'amateur d'opéra seria de la première moitié du 18ème siècle doit absolument connaître.
Cet article a été publié dans la revue BaroquiadeS sous une forme légèrement condensée (4)

  1. Voir le dossier d'Emmanuelle Pesqué sur Giulio Sabino http://www.odb-opera.com/joomfinal/index.php/les-dossiers/50-oeuvres/190-giulio-sabino-de-sarti-1781-le-destin-europeen-d-un-rebelle-langrois
  2. http://www.baroquiades.com/articles/recording/1/germanico-in-germania-porpora-decca